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Latitude s’expose à Nantes

Notre police Latitude est présentée dans le cadre de «Grands mots – grands moyens», une exposition sur l’utilisation des caractères typographiques en bois d’hier à aujourd’hui, qui se tient jusqu’au
30 avril au Musée de l’imprimerie de Nantes. En l’intégrant au volet de l’exhibition portant sur la résurgence de cette technique dans la production contemporaine, cela permet de montrer les possibilités graphiques de notre système modulaire auprès d’un plus grand public.

La recherche de Judith Poirier sur les caractères en bois de la fin du XIXe siècle et du début du XXe a également servi à réaliser le court métrage Setting West (2015), aussi projeté dans le cadre cette exposition. Il s’agit d’un western expérimental composé à partir de caractères de bois, de bordures décoratives et de clichés de «cowboys et d’Indiens», imprimés directement sur pellicule 35mm avec une presse typographique. Cette même technique, avec laquelle Judith a produit deux autres films, pourrait éventuellement servir le projet Latitude si nos actuels tests d’impression se révèlent intéressants. L’idée de ce film d’animation serait de générer un mouvement abstrait à partir des signes syllabiques et alphabétiques, produisant ainsi un rythme visuel et sonore inattendu.

En attendant, cette exposition à Nantes est une belle vitrine pour montrer le potentiel de la police modulaire et susciter la curiosité quant au livre de spécimens à venir.

Lancement à la librairie Formats

Le jeudi 2 octobre, nous avons été accueillis par la librairie Formats pour souligner l’aboutissement du projet La lecture des signes abstraits, une exploration visuelle. Ce lancement fut l’occasion de rassembler des amis et des collaborateurs de La chose imprimée en compagnie de l’auteure, Joséane Beaulieu-April, et du designer-artiste, Guillaume Lépine.

Guillaume avait apporté, pour l’occasion, des carnets d’esquisses et une vingtaine de planches originales. Disposées sur une table au centre de la librairie, ces explorations formelles ont permis d’exposer sa démarche et de montrer des ensembles de signes qui n’avaient pas été sélectionnés pour la publication, offrant ainsi de nouvelles pistes de lecture du processus.

Une cinquantaine de personnes se sont présentées à l’événement, qui fut l’occasion d’échanger sur la lecture et l’interprétation de signes abstraits, ainsi que sur le travail d’édition en général. Cette publication conclut un des volets du thème « La mécanique de la lecture et la lisibilité », une recherche que nous aimerions poursuivre dans le futur pour explorer d’autres facettes de ce phénomène complexe qu’est le déchiffrage d’un texte.

La chose imprimée au Centre de design

L’événement La chose imprimée au Centre de design, qui s’est déroulé du 22 au 25 janvier dernier, s’est avéré une expérience très riche en échanges et en réflexions. Elle a été l’occasion de réunir plusieurs acteurs du milieu du livre indépendant, partageant une passion et une vision similaires, pour discuter de sa conception et de sa diffusion actuelles.

Lors de la soirée d’ouverture, plus de 270 personnes se sont présentées pour visiter l’exposition et la foire du livre, dans le contexte du lancement de Résidus visuels. Judith Poirier a présenté le projet de La chose imprimée, ses différentes réalisations et ses travaux en cours. En complément, le visiteur était invité à suivre les étapes du projet sur des affiches grand format, qui regroupaient par thèmes les articles et les photos de notre site web.

Les trois librairies invitées pour la foire du livre (Formats, New Distribution House et la librairie du CCA) présentaient les publications de leur catalogue, créant une vitrine variée sur l’édition indépendante et le livre d’artiste. Claudia Eve Beauchesne, qui coordonnait la foire, affirme avoir été touchée par l’esprit de collaboration entre les trois distributeurs. La foire a permis de montrer que les livres autopubliés bénéficiaient d’une plateforme de diffusion dynamique et ouverte à la nouveauté, donnant même à plusieurs l’envie d’appuyer ou de se lancer dans la création d’ouvrages imprimés indépendants.

L’événement a également permis de rendre publique l’approche particulière de l’histoire du livre conceptuel élaborée par Angela Grauerholz et Judith Poirier dans le programme de design graphique de l’UQAM. Elles avaient réuni une collection impressionnante d’ouvrages ayant marqué l’histoire du design d’auteur, que l’on pouvait observer et feuilleter. Parallèlement, une frise chronologique présentait une synthèse de l’évolution de cette démarche, de Un coup de dés de Mallarmé jusqu’à aujourd’hui. On pouvait y lire des citations significatives sur la notion d’auteur et le livre comme espace de création, provenant d’écrivains et de designers éminents, tels que Roland Barthes, Ulises Carriòn, Irma Boom, Marshall McLuhan et Rick Paynor. Ce volet, unique dans sa visée et sa perspective, a soulevé un vif intérêt chez les visiteurs.

Depuis 2001, Judith Poirier et Angela Grauerholz donnent aux élèves du cours Typographisme : illustration le défi de réaliser individuellement un livre imprimé réunissant tous les paramètres de design (typographie, mise en page, procédés d’impression, reliure). La sélection de livres conçus par les étudiants des dernières années a été un point fort de l’exposition. C’est dans le cadre de ce cours que 24 étudiants avaient à produire, durant ces trois jours intensifs, un livre collectif portant sur le thème de l’hiver en utilisant la fonte modulaire et la presse typographique de La chose imprimée. Le recueil final aborde différentes facettes de l’hiver québécois, notamment son incarnation dans la culture, la langue, les pratiques et l’imaginaire. Le cours donné à cette occasion par Georges Filotas a permis de faire connaître les rudiments de l’inuktitut et d’apprivoiser la culture inuite à travers un court récit de son expérience au Nunavik. On y a appris que cette langue est agglutinante et polysynthétique, c’est-à-dire que chaque mot est composé de nombreux morphèmes venant s’ajouter à sa racine pour en raffiner le sens.

La journée d’étude, qui clôturait l’événement, a attiré plus de 130 personnes de plusieurs disciplines (arts visuels, design et littérature), provenant des milieux professionnel et académique. Les conférenciers et les participants aux tables rondes avaient en commun une pratique en marge des cadres habituels de l’édition. Dans cette optique, la conception du livre devient alors une démarche hybride, où les rôles se mélangent, l’auteur étant aussi designer, artiste, éditeur. Les discussions ont permis de mettre en lumière la connexion actuelle entre les domaines de l’édition, de la diffusion et de la collection, qui, avec l’arrivée des nouveaux médias, tendent à se confondre. Si le développement des nouvelles technologies entraînera inévitablement sa transformation, le livre imprimé n’est pas près de disparaître, ont conclu les participants, particulièrement si sa matérialité est réfléchie. Il s’est dégagé de la journée d’étude que cette réflexion sur le livre conceptuel et le livre d’artiste était une nécessité dans le milieu, et elle s’est avérée d’autant plus stimulante pour envisager l’avenir de l’imprimé.

Le succès de cet événement est aussi dû à la précieuse collaboration du Centre de design pour l’installation de l’exposition et la logistique, ainsi qu’aux intervenants de la journée d’étude :

Conférenciers
Raphaël Daudelin et Anouk Pennel, designers, Studio Feed
Alessandro Colizzi, professeur, École de design de l’UQAM
Dominique Sheffel-Dunand, York University Toronto et Programme McLuhan en culture et technologie, Université de Toronto
 
Table ronde : Éducation, recherche et création 
Daniel Canty, écrivain et artiste 
Michèle Champagne, fondatrice et designer, That New Design Smell
Raphaël Daudelin et Anouk Pennel, designers, Studio Feed
Elizabeth Laferrière, Mireille St-Pierre et Audrey Wells, Collectif Hôtel Jolicoeur
Catherine Métayer, éditrice et MA en édition, University of the Arts London
Sarah Watson, directrice, Artexte
Modération : Angela Grauerholz et Judith Poirier 
 
Table ronde : Collection et diffusion 
Corinne Gerber, directrice, Art Metropole
Élise Lassonde, responsable de collections de livres d’artistes, BAnQ
Didier Lerebours, fondateur, New Distribution House
Sarah Mitchell, libraire, librairie du CCA
Chantal T. Paris, libraire, librairie Formats
Modération : Claudia Eve Beauchesne, critique d’art contemporain et commissaire indépendante

Rencontres autour du livre imprimé

Dans le but de partager avec le public la recherche, la démarche et les réalisations du projet depuis sa formation, Judith Poirier et Angela Grauerholz préparent une série d’activités portant sur le livre contemporain et la démarche de designer-auteur. Dans un contexte d’exposition et de foire du livre, La chose imprimée propose des conférences, des rencontres, des discussions et un atelier de création. Cet événement, qui se tiendra du mercredi 22 janvier au samedi 25 janvier 2014 au Centre de design de l’UQAM, est l’occasion de réunir divers acteurs du milieu de l’édition dont la perspective nous intéresse ou que nous avons rencontrés au cours de notre démarche. Ils seront invités à réfléchir au livre imprimé actuel autant en ce qui concerne sa création que sa distribution (voir la programmation ici). Julien Hébert, assistant de recherche, travaille intensivement sur le design du matériel de promotion et d’exposition de l’événement.

Il s’agit pour nous d’une opportunité d’exposer les travaux en cours de La chose imprimée. Tous les projets ne sont pas terminés, celui sur la lisibilité, l’espace du livre ainsi que le catalogue de spécimens de notre fonte modulaire devant se poursuivre cet hiver, mais nous aurons le plaisir de lancer, lors de la soirée d’inauguration du 22 janvier, le livre Résidus visuels, qui est l’aboutissement du projet thématique sur la tactilité et les matériaux. En parallèle aura lieu le vernissage de l’exposition où, en plus de la situation actuelle de la recherche-création à La chose imprimée, on pourra voir des maquettes de livres réalisées dans les dernières années par des étudiants de l’École de design et une sélection d’œuvres phares en design du livre. Pour cette rétrospective, Angela Grauerholz, assistée par Catherine Légaré, prépare présentement une frise chronologique montrant l’évolution du concept de designer-auteur. Nous avons aussi convié la librairie Format, la librairie du CCA et New Distribution House à présenter leur collection de publications dans la salle le temps de l’exposition. C’est Claudia Eve Beauchesne, critique d’art contemporain et commissaire indépendante, qui coordonne cette foire du livre en art et en design qui se poursuivra jusqu’au 25 janvier.

Le lendemain, le jeudi 23 janvier, Judith Poirier organise un atelier de création dans lequel ses 24 étudiants du cours Typographisme : illustration seront invités à réaliser un projet de livre collectif utilisant la fonte modulaire fraîchement coupée et la presse typographique Vandercook. L’ouvrage portera sur le thème de l’hiver et « l’état de déséquilibre », traduction de l’expression inuktitut « nangiarnik ». Cette idée de perte d’équilibre impliquée par l’absence de repères dans le paysage arctique devra être incarnée formellement dans une grille modulaire verticale et horizontale. L’atelier débutera par un cours d’introduction à l’écriture inuktitut qui sera donné par notre collaborateur Georges Filotas pour faciliter l’usage des caractères syllabiques. Les résultats de l’atelier seront exposés le 25 janvier au Centre de design. Une deuxième étape du projet est prévue en février avec un groupe d’étudiants du programme « Procédés infographiques » au centre Nunavimmi Pihiursavik à Inukjuak, qui exploreront notre police en formant des mots en inuktitut avec la même grille modulaire.

Pour la journée d’étude du 24 janvier, nous avions invité des designers de réputation internationale dont l’approche avait nourri notre réflexion, notamment Irma Boom, Sarah de Bondt, Christien Meindertsma, Markus Dreßen et Ellen Lupton, qui sont aussi enseignants, éditeurs ou commissaires. Tous se sont montrés intéressés à participer à l’événement mais n’ont pu, pour diverses raisons, y être présents. Nous avons ainsi privilégié les milieux d’édition locaux pour cette journée de discussions qui se déroulera entièrement en français. Nous avons rassemblé des intervenants actifs dans le domaine du livre artistique à Montréal et à Toronto parmi lesquels on compte designers, professeurs, libraires, distributeurs et responsables de collection pour échanger sur l’édition contemporaine. Sous forme de tables rondes et de conférences, l’événement offrira l’occasion d’aborder la question de l’implication du designer dans le livre, notamment dans une démarche d’expérimentation, et de discuter du rôle de l’éducation et de la diffusion. Cette journée d’étude s’annonce des plus stimulantes, et la liste des réservations en témoigne. Elle servira potentiellement de tremplin pour un futur colloque d’envergure internationale lors d’une seconde phase de La chose imprimée.

Lancement de Colorimétrie

Le jeudi 20 décembre, le Centre de design de l’Uqam nous a accueillis pour concrétiser la fin du projet Colorimétrie. Organisé à l’occasion du passage à Montréal de Nicolas Ménard, qui étudie présentement au Royal College of Art à Londres, ce lancement nous a permis de revoir nos collaborateurs du milieu des arts et du design. Des étudiants et professeurs de l’Uqam étaient aussi venus souligner l’événement, en plus des amis et des proches de l’équipe.

La salle était organisée autour de plusieurs îlots, entre lesquels les nombreux invités pouvaient circuler dans une ambiance décontractée. À l’entrée, deux exemplaires du livre était en démonstration, accompagnés de gants blancs pour manipuler l’objet. Le grand comptoir permettait l’étalage des livres disponibles, laissant aux acheteurs le soin de choisir leur couverture arrière.

La série des 4 sérigraphies, au centre de l’espace, était mise en valeur par la blancheur de la salle dépouillée, et l’éclairage focalisé. Le reste de la salle était plongé dans le noir pour permettre la projection du film, dans lequel les figures colorimétriques s’animaient.

Enfin, deux ordinateurs étaient disponibles pour laisser le public s’amuser avec une première version de l’applications interactive. Éric Renaud-Houde était présent pour faire la démonstration de ce programme, sur lequel il a collaboré avec Nicolas.

La soirée a été un grand succès, et l’enthousiasme rencontré auprès de la communauté artistique nous encourage grandement à développer les autres projets de la chose imprimée.