Techniques d’impression en relief

Pour mieux connaître les possibilités de réalisation de notre livre tactile, nous avons visité Gravure Choquet, un atelier spécialisé en techniques de finition. Son directeur Patrick Choquet nous a expliqué plusieurs procédés de mise en relief et montré les presses permettant de les effectuer.

Le gaufrage, qui est une des méthodes les plus anciennes et les plus précises, peut créer des formes multi-niveaux en creux et en relief allant jusqu’à 1/8 de pouce. Il est réalisé au moyen d’une plaque matrice (en creux) et d’une plaque contre-matrice (en relief) gravées et pressées simultanément de chaque côté de la feuille. L’endos de la page conserve alors le creux inverse.

L’estampage à chaud, lui, consiste à appliquer une couleur mate ou dorée, souvent métallique, avec une matrice en relief chauffée et pressée sur un ruban de couleur. Puisqu’il laisse une marque en creux, il doit être effectué avant le gaufrage s’ils sont combinés, une avenue que nous envisageons pour le titre en couverture de notre livre.

La spécialité de l’atelier est la gravure, pratiquée avec le procédé intaglio. Ce dernier consiste à déposer l’encre sur une plaque gravée en cuivre qui est ensuite essuyée pour ne laisser l’encre que dans les creux. La pression de la plaque sur le papier imprime un fin tracé en relief. Cette technique, plus dispendieuse, est utilisée pour les petites surfaces et peut atteindre une grande précision dans les détails. On la retrouve notamment sur le papier monnaie, car elle est très difficile à dupliquer.

Nous avons également visité Thermographie Trans-Canada, une entreprise qui offre une autre option de mise en relief, la thermogravure. Celle-ci implique de déposer une poudre sur l’encre encore humide, ce qui la fait gonfler lorsqu’elle est cuite. Contrairement au gaufrage, ce procédé plus récent n’implique pas de creux à l’endos du papier. Il se révèle plus abordable, mais moins précis que le gaufrage. Il est effectué sur des presses de petits formats, utilisées pour de la papeterie. L’équipe de la chose imprimée, qui a réalisé la publication Exemplaire 2011 pour l’École de design, en a profité pour tester cette technique sur la couverture. Le texte en 7, 8.5, 9, 12 et 17 point a été thermographié sur une photographie imprimée en quadrichromie. Le résultat est très satisfaisant.

Le « UV raised varnish », procédé similaire à la thermogravure, relève d’un vernis imprimé en sérigraphie qui gonfle sous les ultra-violets. C’est la méthode qui semble répondre aux besoins de notre projet, car elle permet d’imprimer sur de plus grands formats de feuilles (jusqu’à 28 x 40 pouces). Le directeur technique Sylvain Prégent a fait beaucoup de recherche et de développement pour perfectionner cette technique. On peut obtenir trois niveaux d’épaisseur et ce, sur un papier vierge, une image en offset ou même une couverture laminée. Il serait possible d’appliquer ce procédé sur nos petits points de couleurs, mais la question de la précision reste complexe. Sylvain Prégent explique que le papier est vivant et que selon la grandeur de la feuille, il prend de l’expansion ou se rétrécit au gré de la température et de l’humidité ambiante. Il faudra alors évaluer le projet au moment où le design sera finalisé et l’ajuster au besoin.

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