Alexandre Bellemare, jeune étudiant en informatique à l’UQAM, aveugle de naissance, nous a fait une démonstration de la façon dont il se sert d’un ordinateur au quotidien. Une planche tactile est ajoutée à son clavier d’ordinateur et fait apparaître en relief, transcrit en braille, le texte affiché à l’écran, ligne par ligne. La synthèse vocale qu’il utilise à l’ordinateur lui est très pratique : elle fait entendre en continu et très rapidement la position du curseur à l’écran. Selon lui, ce qui manque est un logiciel qui arriverait à lire les images et à les décrire.
Nous avons abordé la question du rapport au livre pour une personne aveugle. Nous avons réalisé que, pour plusieurs raisons, notamment le prix des livres en braille et le volume important qu’ils occupent, il semble que les personnes aveugles ne soient pas portées à collectionner ces livres. Ce qui prime est plutôt l’idée du partage de ces volumes grâce aux bibliothèques et aux instituts.
Pour ce qui est de la pertinence du livre en braille à l’ère des nouvelles technologies, question qui se pose aussi du côté du livre imprimé traditionnel, la réponse semble être la même : les futures générations nous le diront. Alexandre Bellemare, pour sa part, disait préférer les romans audio. Pour lui, le livre en braille est davantage lié à la pédagogie, à l’éducation.
Lors de cette rencontre, nous avons compris que ce ne sont pas toutes les personnes aveugles qui se servent nécessairement du braille. Nous avons vu comment plusieurs outils peuvent être utilisés en même temps pour se compléter et solliciter à la fois l’audition et le toucher.