Papier, encre et impression typographique

Judith Poirier et Camille Ouellet ont établi la structure du livre de spécimen en cours. Il sera composé de neuf sections, soit huit suites cumulatives de morceaux servant de base pour la composition de mots, suivies en fin d’ouvrage de l’ensemble des signes de l’alphabet latin et du syllabaire inuktitut en trois tailles.

Après avoir testé des encres noire, rouge, blanche et argent sur différents types de papier, elles ont commencé le travail d’impression sur la presse typographique. Le format du livre est de 12,25 x 18,5 po et sera composé d’une combinaison de papier blanc aux finis vélin, lisse, glacé et translucide, en référence à différents états de la neige ou de la glace. Cette idée tire son origine de la traduction littérale du mot « sikutsajaq », le mot pour « papier » en inuktitut, qui signifie
« mince couche de glace. »

Ces premières pages imprimées sur papier noir constituent l’inventaire des morceaux de la police modulaire et serviront de marqueurs pour chacune des sections. Ce travail plus systématique a donné de belles compositions abstraites, qui contrasteront avec les pages de mots à venir. L’encre argentée sur fond noir apporte une variété de textures qui peuvent évoquer la lumière de la lune des longues nuits d’hiver, des effets du vent ou encore des reflets sur l’eau. Cette première étape nous a permis de tester chacun des 960 morceaux et d’en enlever les fines lignes de bois résiduels résultant de la découpe au laser.

Les huit pages de chacune des suites se sont révélées plus laborieuses à imprimer que prévu, car elles comportent des petits chiffres en plomb (Futura 10 pt) qui identifient chacune des 85 pièces en bois. Comme l’encrage est exécuté à la main, il est plus difficile d’obtenir un rendu régulier avec un mélange de plomb et de bois, particulièrement quand les éléments sont dispersés sur la page. Une nouvelle partenaire s’est jointe à l’équipe, soit Cécile Tousignant, étudiante en design graphique, qui assiste Judith pour cette étape de composition et d’impression typographique.

L’inventaire de toutes les options de composition pour chaque morceau terminé, nous pouvons maintenant déterminer les suites de signes et amorcer la rédaction des mots en français, en anglais et en inuktitut (syllabique ou alphabétique). Ces mots viseront à montrer chacun des signes tout en donnant un aperçu du vocabulaire actuellement utilisé à Ivujivik. Chris Mauro, étudiant en linguistique ayant contribué à la recherche de mots en inuktitut pour les premières suites, a dû quitter le projet pour rejoindre le marché du travail. La rédaction poursuit son cours avec Nelly Duvicq, Thomassie Mangiok et Patrice Viau.

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